Fugitif

Fugitif

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Vague à l'âme, PhiloSex

05 Aug 21

C'est un lieu et un temps indéfini, ou plutôt secret.
Ce serait quelque chose comme une bulle qui profite de chaque thermique pour continuer à planer, léviter de sa propre énergie, éviter les obstacles, se méfier de la réalité. L'autre réalité. Pour ne pas exploser.
C'est doux, exclusif, jaloux, intime. Il n'y a pas de dehors. C'est-à-dire que rien ne nous relie à dehors. C'est une parenthèse divine. Une émotion intégrale.
Je t'avale, je te bois avec une soif immense. Mon corps te consume d'une vaste avidité. Je ferme les volets de l'autre réalité et nos peaux cherchent à s'effacer et se pénétrer. Ton odeur, la texture de tes courbes. Je te lèche, je t'embrasse, je te mords, je te goûte et à chaque fois je te sens plus en moi, comme un vin frais et enivrant.
Je frissonne. Tu me fais tourner la tête. Je sens ton être me pénétrer à chaque caresse, chaque pression, chaque baiser, chaque contact de la langue. La faible clarté de la pièce brouille les images furtives qui apparaissent et disparaissent devant mes yeux, que je tente de garder ouverts : je veux te voir. Je veux te regarder pour te capturer tout entier, te savourer, ne rien perdre des expressions de ton visage. Mais la sensualité que tu me prodigues me grise et mes paupières recouvrent mes yeux, m'enfonçant encore plus dans cette sensation exquise d'être si près de toi. Je m'enfonce en moi. Toi, en moi.
Je pense que ces instants volés, leur illégitimité, nous poussent à tout miser sur l'instant. Il n'y a pas de passé. Y aura-t-il une prochaine fois ? Tout doit être concentré, exacerbé, consommé dans le présent. Et je me perds à nouveau...
Ébats. Mains, bouches, jambes. Fluides, ruisselants, moites, repus, exaltés par la chaleur estivale. J'aime te serrer, te mordre, je sens ta peau caresser la mienne, glisser entre mes jambes, glisser, encore et encore, sur tout mon corps, vorace. Je veux que tu me pénètres. Je veux sentir ton plus intime à l'intérieur de moi. Je veux t'avoir en moi et te serrer fort. Danser autour de toi. Je veux que tu me berces, au fond, là où je ne connais aucune résistance.
Je te regarde. Je veux me reconnecter avec toi. Où es-tu ? Où veux-tu être ? Qui es tu ? Qu'est-ce que tu cherches ici ? Et à nouveau tu me touches et mes sensations volent la diligence de mes deux neurones luttant à contre-courant pour rester actifs. Je lâche les amarres, je me perds à nouveau...
Je te retourne et je m'assois sur toi. Je t'enferme entre mes jambes. Je pousse mes mains contre ta poitrine. Je te regarde de haut tentant de me dominer. Mais je te tiens à l'intérieur de moi et le moindre mouvement nous électrise. Opulence des sens, je me sens puissante. Tu me regardes attentif, à l'affût de mon next move.
Je veux t'enlever dans ma danse charnelle, te séduire jusqu'à te fondre, jusqu'à l'abandon, extatiques.

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